Le Collectif Archytas prépare la présentation d’une première œuvre musicale, mariant les échelles linéaires, la musique électro-acoustique, et la spatialisation du son. Cette œuvre-étude, c’est CADENZA POUR ÉCHELLES LINÉAIRES. Les auteurs sont Frédéric Anthouard et Bernard Dürr.
La création aura lieu à St-Martin de Corconac le 12 septembre 2020.
CADENZA est une réflexion autour du Temps, de la mémoire.
Vous pourrez découvrir une musique nouvelle, souvent planante, parfois déstabilisante, avec une pureté d’écoute très travaillée, qui interroge le temps et l’histoire de la musique.
La première résidence s’est tenue début février à Saint-Germain de Calberte, avec le parrainage de l’association Chahut – Musiques en Cévennes. Elle réunissait, outre les auteurs, Irène Mayaffre et Louise White au chant, et Pierre-Marie Curt au piano. Le travail a consisté en une familiarisation avec les placements de voix complexes induits par les échelles linéaires.
La deuxième résidence s’est déroulée en août.
La troisième et dernière résidence de préparation aura lieu début septembre pendant les deux jours précédant le concert.
Quelle échelle musicale utiliser pour la musique électroacoustique et la musique mixte proposées par le collectif Archytas ?
Nous avons fait le choix d’utiliser une échelle fractionnaire (par opposition à l’échelle logarythmique du tempérament égal), conforme à l’approche des anciens grecs. En 1976, Bernard Dürr, à la demande de Pierre Boulez, avait donné un séminaire sur le thème de ces échelles musicales, et créé le tempérament que nous appelons B6/B7, qui utilise deux séries harmoniques séparées par un intervalle de 7/6e. En 2019, il reprend cette approche avec des outils informatiques, qui permettent d’une part de créer des instruments, et d’autre part de codifier des développements sans les compromis de l’échelle tempérée avec l’harmonie.
Il en résulte une ouverture de l’espace de composition harmonique et mélodique.
Jouer avec les échelles
Les échelles linéaires ne sont pas transposables comme pour le tempérament égal. Donc les critères de composition sont complètement différents, à trouver, à expérimenter, à découvrir. Chez les grecs, la transposition nécessitait un instrument différent. À une corde correspondait une note. Deux tétracordes donnaient huit notes selon un mode choisi. Avec B6/B7 on a douze notes, mais toujours pas la possibilité sur un clavier de transposer. Les variations structurelles sont obtenues grâce à l’ordinateur avec des intervalles fractionnaires.
Dans CADENZA, Frédéric Anthouard a joué avec ces modes, grâce à son savoir-faire dans la composition musicale et son expérience du Live électroacoustique, pour maintenir la tension et la continuité de la composition
Pourquoi le nom CADENZA ?
Dans les modes expérimentaux que nous explorons, on va découvrir qu’on a des mécanismes de tension/détente qui peuvent s’apparenter à des cadences, en apportant une résolution inattendue, inhabituelle, peut-être jamais entendue.
La composition cherche bien sûr à conserver l’attention de l’auditeur, mais en explorant des transformations désarçonnantes, déstabilisantes, disruptives, avec un retour à une résolution. L’oreille va s’ouvrir sur une relation entre les notes et les timbres qui n’est pas habituelle, mais où apparait une logique, une construction, une trajectoire plausible.
Quelle est la tonalité de CADENZA ?
Comme CADENZA n’est pas fabriquée avec une échelle classique, on ne raisonne pas en terme de tonalité. En écoutant l’œuvre, l’auditeur va percevoir la singularité du tempérament utilisé. L’oreille va tenter de reconstituer une tonalité, de rechercher une note charnière, et va en refabriquer une !